cécile bouffard                                                                                                                                                         cv / texts


                                                    La fugitive, 2022
                                                     Crédac, Ivry-sur-Seine 










Pursuit of happiness, 2022
∗bois, peinture acrylique, métal








Rogère furiosa, Angélique et lx monstre, 2022
∗bois, peinture acrylique, métal, textile









Still baffled, 2022
bois, peinture, tissu, métal









Smothered good, 2022
∗bois, peinture acrylique, métal, textile, latex








« Ce n’est pas une tâche facile que de décrire les créatures que produit Cécile Bouffard. Lorsque nous avons visité son atelier avec Claire Le Restif pour parler de son travail et pour l’inviter à participer à « La Fugitive », Cécile nous a montré des images de bézoard, d’ustensiles médiévaux, d’instruments de musique et de fièvres dansantes et pastorales. Il y avait déjà dans tout ça quelque chose qui parlait de l’objet comme prolongation de soi : moins dans le sens de la prothèse, qui remplace, que dans le potentiel du déploiement d’un geste ou de sa propre personne via un objet. Parfois dans les œuvres que Cécile produit on y lit des armes, des sextoy, des parties du corps, souvent des petits personnages sympathiques et un peu pervers. Ses pièces refusent toute tentative de définition précise et convoquent une image glissante et mobile. Les mots ne sont pas le langage le plus adapté à décrire ses œuvres: elles s’adressent plus à la langue, à l’organe, qu’au langage. Elles donnent envie d’être saisies, touchées, caressées, léchées, de taper avec, de jouer avec, de pénétrer avec, bref, de s’en servir. Elles parlent à l’instinct, au cœur, aux tripes.

Les sculptures qu’elle a réalisées pour « La Fugitive » semblent saisies dans le vif d’une session SM. Ce n’est pas le baron de Charlus dans un bordel qui se fait fouetter et s’en délecte ici, ce n’est pas non plus vraiment Albertine, mais un ensemble de petites créatures sans yeux, sans visage, sans sexe, des nouveaux « je » à l’état de nymphes». 

Ana Mendoza Aldana