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High by the phlegme
Rond-point project, Marseille - 2022
High by the phlegme, 2022
∗bois, peinture acrylique, textile, silicone
Fond de Sympathy, 2022
∗bois, peinture acrylique, textile, silicone, métal
Super YOYO, 2022
∗bois, peinture, textile, métal
Exaltæ, 2022
∗bois, peinture
Inner peace, 2022
∗bois, peinture, latex
Still Wasted, 2022
∗bois, peinture acrylique
High by the phlegme
« Avec High by the phlegme, Cécile Bouffard joue dès le titre de l’œuvre à juxtaposer des éléments a priori opposés. Elle compose ainsi un oxymore, le dynamisme du «high» (le terme désigne en anglais un pic d’énergie) se confrontant au relâchement du «phlegme» (les sonorités du mot renvoient à la flemme). L’artiste s’amuse également, comme elle aime le faire dans ses œuvres, des multiples significations du terme. En plus de désigner une personne patiente et détendue, le phlegme est un liquide organique, une muqueuse. Ce que l’on retrouve dans le silicone dont est recouvert le bois, qui paraît visqueux et ressemble à des fluides corporels, à de la glaire par exemple.
Les figures créées par Cécile Bouffard sont mouvantes, joyeuses et souples. Elles s’élancent et dansent avec le mur. La manière dont elles sont accrochées fait ainsi penser à une notation musicale, à l’élan d’une chanson folklorique ou d’une danse traditionnelle. Dans le même temps, leur forme rappelle celle d’un joug. Le joug est une pièce de bois qui sert à atteler les bœufs, à les contraindre physiquement. Le terme a la même étymologie que yoga, sorte de contrôle de soi qui permet de se libérer des contraintes corporelles. Cécile Bouffard nous propose de nous réapproprier joyeusement ce qui peut nous asservir. Ses sculptures rappellent égale- ment des corps considérés comme hors norme, et l’on peut y voir la bosse de Quasimodo ou un pied déformé. Elles peuvent cependant aussi être des béquilles, ou même des échasses sur lesquelles se percherait un troubadour facétieux.»
Marie Plagnol
Still wasted
«Les trois comparses répondant au nom de Still Wasted s’agrippent au mur. Galbé·es et muni·es de crochets, iels s’inspirent des «pesons» ces balances permettant de mesurer le poids ou la force. Le titre «wasted» signifie en anglais «gâché». On retrouve ici l’obsession de l’artiste pour la normalisation en marche dans notre société. Ce qu’on ne peut pas calibrer va être mis de côté, ce qui est considéré comme abîmé, «gâché», également. Cela vaut pour les objets comme pour les personnes, dans un souci permanent de comparaison et d’uniformisation. Mais nos trois acolytes s’en fichent bien et avancent gaiment, prêt·es à danser ou peut-être à en découdre?»
Céline Poulin
Camille Videcocq sur l’exposition High by the phlegme